vendredi 18 juin 2010

Chaleur et orages au Pilatrail par Corinne

Le parc régional du Pilat c’est la porte d’entrée vers le sud, la Corse en plus vert. Une région préservée, authentique avec des habitants adorables! Le massif du Pilat se situe entre Lyon et St Etienne. Des chênes, des châtaigniers, des genets, une nature intacte, des montagnes bien rondes (témoins des activités volcaniques), quelque fois plus pointues dirigées vers le ciel composent le paysage.

Ce dimanche matin 6 juin 2010 le ciel est au beau fixe dans le village de Véranne (800 habitants) qui accueille les 700 trailers inscrits!

Le départ est donné à 9h15, la température est déjà hot, elle avoisinera les 32°au 1er ravito. Les coureurs s’élancent ; la pente est très rapidement "pentue" mais ça ne dure guère, les portions de faux plat et de petites montées plus nettes s’enchaînent sur des portions toujours courtes. Là, il s’agit de courir, de marcher, de relancer sans relâcher. Après une jolie pente plus raide et au soleil le 1er ravito est atteint : c’est la plage ! Les nombreux coureurs (2 parcours au départ 21km et 42 km) en quête d’eau s’abreuvent et se rafraîchissent à la fontaine. Je mouille ma casquette et ma tignasse. Moi j’ai encore suffisamment d’eau dans le camel et je remplis ma gourde de 500 ml au cas où. Là c’est une très jolie portion du parcours bien raide bien intense, nous sommes à la queue leu leu dans un décor de sous bois, le sentier est fait de racines et de pierres. Je me régale de cette nature à la fois douce et sauvage.


Les fameux amas de pierres du Pilat " les chirat " donnent la touche régionale à ce tracé.


A la chapelle St Sabin le paysage s’ouvre sur la plaine. 1ere belle descente tout va bien, l’air est un peu plus frais un léger courant se lève.

Plus haut encore, au Gratteau le paysage est sublime : nous faisons face aux fameuses Trois Dents, elles nous font un clin d’œil et nous attendent pour la fin du parcours

Avant d’aller les saluer, il s’agit d’effectuer 10km plus ou moins plat sur un chemin forestier et surtout peu motivant pour moi. C’est long pour arriver au ravito des (que) 23,5km. J’ai vraiment pas de vitesse au plat et pas l’envie d’ailleurs…


Le ravito est sympa, mais plus d’eau plate, c’est pas grave, j’ai encore tout ce qui me faut sur moi et je prends de l’eau gazeuse. Je ne m’arrête pas trop. Je repars et là je croise un trio de coureur de la région lyonnaise l’un d’eux a des crampes s’accroche encouragé par ses potes : bravo !

Le sentier regagne le dénivelé perdu et atteint le point culminant du massif : le crêt de la Perdrix 1432m. Comme au Grand col Ferret il y a une pierre ronde d’orientation. D’ailleurs, par temps clair, on y voit le Mont Blanc et les Alpes. C’est beau : un magnifique dégagement. Le tracé suit la crête, MAGNIFIQUE, les balises sont très présentes : il paraît que l’an dernier il y avait du brouillard et l’organisation ne laisse rien au hasard. A ce moment ça se gâte : la pluie arrive, est-ce qu’elle va passer sur nos têtes ou filer plus loin ? Mes genoux donnent des signent de fatigue. En fait tous les signes se confirment sous l’antenne de l’Oeillon le tonnerre gronde, la pluie s’abat sur nous, et mes genoux ne veulent plus. Courir je peux plus. C’est la même douleur qu’à la fin du TVSB et lors de l’UMT. Des coureurs me croisent : moi j’arrête dans ces conditions, dit l’un d’entre eux, ça, ça aide pas. Puis d’autres me disent : ça va faut aller jusqu’au bout. Le parcours nous fait contourner tout l’Oeillon c’est ben long. La douche sur cette presque fin de parcours est tropicale, après la chaleur du début de course ça va. Le sentier devient ruisseau. La moindre descente un toboggan. Je m’inquiète pour mon amie Priska qui est censée m’attendre sous les 3 Dents. C’est pas franchement un endroit sûr en cas d’orage. La pluie se calme je l’appelle, après avoir passé l’orage sous un rocher elle est retournée au ravito juste avant. Ça m’aide à continuer. ENFIN le kilomètre 33, dégoulinante je reprends des forces et après un bon quart d’heure je repars avec Priska et le serre-fil qui est arrivé entre temps !

Le parcours a été raccourci pour éviter le passage sous les Trois Dents trop dangereux, nous dévalons enfin en marchant les derniers kilomètres pour rejoindre l’arrivée ça glisse mais Priska m’a donné ses bâtons. Encore un ravito, ils sont restés jusqu’au bout, alors il faut leur faire honneur pas question de passer sans rien prendre.

La pluie cesse et un rayon de soleil se faufile entre les nuages. A l’arrivée, après 7h00 de course, les membres du club m’ovationnent. Pas d’encombrement à la douche !! Plus qu’à aller manger la paëlla et monter sur le podium chercher le magnifique bouquet et le jus de pomme prévu pour le ou la Dernier/e. Je ne me défile pas j’assume et sacrifie au traditionnel discours.



Encore les Trois Dents, le parcours passe au sommet

Grand bravo et remerciements aux organisateurs les 50 membres du Jogging Club de Véranne et à leurs bénévoles qui ont montré toute leur qualité tant dans l’accueil convivial et chaleureux que dans leur rapidité de décision en lien avec les conditions météo.
Une belle expérience pour le parcours, la nature, l’accueil d’une gentillesse incroyable, et de l’expérience à engranger pour la suite de mon aventure de traileuse !

Un merci tout tout particulier à Priska pour sa présence rassurante tout au long de cette incroyable aventure et à tous les LaFoulyTrailers/euses pour les messages sympa.