Samedi, le 23 avril 2010, un minibus partait du Châble en direction d’Arolla. A son bord, de valeureux patrouilleuses et patrouilleurs, inquiets et impatients ! En effet, avec Emmanuelle Luisier, son frère, Frédéric, sa sœur Marie ainsi que ses deux amies, nous participons à la mythique Patrouille des Glaciers ! Une aventure pour notre cordée ; Manu, Vanessa et moi, qui a commencé voici quelques mois, par un message laissé dans ma boîte mail, porteur du joli projet qu’est cette course! Malgré l’attente bien longue de la confirmation de notre inscription, avec une saison d’hiver bien rempli et quelques soucis de santé, nous nous sommes rencontrés plusieurs fois lors de sorties en montagne, indispensables pour donner un rythme et une vie à notre patrouille!
En cette veille de course, nous nous arrêtons d’abord à Evolène pour le contrôle du matériel ! La corde et ses 30m (pas un cm de moins !), piolet, skis et bâtons, ortovox… tout y passe ! Nos dossards en main (n°603 !!), nous roulons ensuite à Arolla (1980m) pour prendre nos quartiers au Centre Alpin. L’ambiance était déjà bien festive ! Enfin, rien de mieux qu’un souper en face de Défago suivi d’une conférence pimentée par la rediffusion de la descente à ski de notre médaillé d’or au J.O. ! Une bénédiction bien particulière clôturera ces riches moments!
Dimanche, 24 avril, un double-challenge (triple pour mes camarades..) nous attend : Qui résistera à une nuit blanche, à la Patrouille et la fête de la St-George ?! A 4h00, nous nous alignons en dessous de la banderole de départ. 4h30 : le coup de départ ; nous démarrons d’un bon rythme au Col de Riedmatten (2919m). Malgré une belle chute, et sous les encouragements d’amis, nous atteignons le 7e poste de contrôle en 1h18. De l’autre côté du Col, je m’aide de la corde fixe pour déruper la partie rocheuse. A voir les ornières faites par les autres patrouilles, je préfère finalement me mettre à côté des traces et descends à l’aide des bâtons. Derrière moi, plusieurs personnes, trop impatientes peut-être, chutaient et se bousculaient… Au moment d’enlever les peaux, Emmanuelle casse la fixation arrière d’un ski ! Après quelques phrases échangées, elle continue et se débrouille bien mieux que beaucoup d’autres skieurs lors de cette descente bosselée ! En longeant le barrage des Dix, Florent Troillet nous dépasse sous une grande ovation !
A la Barma (9e poste de contrôle), après 3h00 de course, nous apercevons la Rosablanche (3160 m), point culminant de l’épreuve, si proche et si lointaine… Les quelques nuages matinaux se sont complètement dissipés et le soleil commence à réchauffer ses pentes. D’autres sommets se dessinent à l’horizon, dont la Salle et le Parrain. A mesure que la neige s’illumine, le pas de course devient plus difficile. Des signes de fatigue et des perles de sueurs se lisent sur les visages. Au pied des 1400 marches, vaillamment taillées par les militaires, nous mettons nos skis sur nos sacs et nous nous élançons d’un pas régulier vers le sommet ! Durant cette montée, des cors des Alpes entonnent une mélodie, suscitant une émotion telle que j’en avais les larmes aux yeux et qui, malgré la chaleur ambiante, m’a fait frissonner. J’avance, les yeux baissés sur les traces…
A 9h00, le sommet de la Rosablanche avec ses spectateurs et leur tonnerre d’applaudissements, ses sonnailles et ses cors ! Impossible de reconnaître qui que se soit ! D’ailleurs, pas question de s’y attarder ! On enlève nos peaux et descendons le plus vite possible ! Juste avant la dernière montée, j’ai la chance de voir Jules-Henri et ses coéquipiers, arrivant à leur tour au terme d’une superbe course! Après un dernier encouragement, nous arrivons au Col de la Chaux (2940m), 10e poste de contrôle. A nouveau bon nombre de personnes s’ajoute à notre cordée du cœur ! Enfin, pour la dernière fois, on bloque nos fixations et glissons sur la piste de ski ! Quelle belle descente ! Après 5h 46 en montagne, à Verbier, skis au dos, bâtons aux mains, nous courrons sur la route, entourée d’une nombreuse foule dans laquelle se trouve nos familles et amis.
Partie à trois d’Arolla, nous franchissons ensemble la ligne d’arrivée, fatiguées, surtout heureuses ! Durant tout ce parcours, notre cordée s’est agrandie de toutes les personnes qui ont œuvrées pour cet évènement, celles qui nous ont aidées et soutenues à leur manière! C’est avec elles et grâce à elles que nous avons commencé et fini la Patrouille des Glaciers 2010 !
Un immense bravo aux lafoulytrailers qui ont participé à cette édition en partant de Zermatt ! A Jules-Henri, Daniel Tissières et Bertrand Lovey ( Patrouille 2417/ A2 Militaire H1) réalisant un superbe temps de 7h58. Pierre-André Magnin et son coéquipier (Patrouille 2228/ A2 Militaire H3) arrivent à Verbier après 13h10 de course.