vendredi 4 décembre 2009

Antoinette et le trail par JH

Devenir traileuse c’est un peu comme apprendre une langue...

Traileuse en 2009 pour la première fois

A 21 ans, je me suis mise au sport. Ado, anti-sportive, je désapprouvais les sports extrêmes et à la latiniste que j’étais le in mediasresplut spontanément (le fait de savoir rester au milieu, en toutes choses). Bien sûr, le mens sana in corporesano me semblait également digne d’intérêt (un esprit sain dans un corps sain) mais il demandait un effort...

J’avais pris une décision : rencontrer l’homme de ma vie. Celui-ci devait correspondre aux critères suivants : sportif, dynamique, heureux, avenant, intelligent. Je refusais l’idée des soirées pantouflardes.
C’est LUI qui me fit découvrir l’esprit du sport.
Je considérais, admirative, tous les exploits de « mon » beau sportif et de ses amis, en rêvant : « C’est fou ce que les hommes peuvent dépenser d’énergie en voulant rester jeunes éternellement ! »

Petit à petit ou du jour au lendemain, le virus me saisit. Ce fut un défilé de fins de semaine archi - organisées, à courir les monts, les vaux, une corde autour de l’épaule et l’autre au dos. Crampons, piolets, baudriers, Scarpa for ever, guêtres, gortex, mammut, nord face, et j’en passe, devinrent mon paysage. L’art choral, la peinture, la musique disparurent de mon champ de vision alors que le SPORT m’éblouissait de tous ses feux.

Durant 20 ans, je me lançai de petits défis et participai à différentes courses comme le Morat- Fribourg et les courses qui le préparent, Sierre-Zinal ou même la Petit Patrouille des Glaciers. Cependant, je ne suis pas devenue un esprit sportif « compétitif ».

La montagne

J’aime la nature, ses couleurs, ses odeurs, ses beautés, ses atmosphères. J’aime la montagne.
Courir dans la nature, marcher, grimper, skier, de façon indifférenciée, c’est ce qui me permet de bien vivre.

Les trails

Le TVSB me fit un peu peur car je n’avais jamais parcouru une telle distance en course à pied. Cependant, j’avais, je crois, suffisamment d’expérience de courses et je me connais par cœur. Je connais mes limites physiques et psychiques. Je sais que, portée par ma volonté, je parviens à gérer mes baisses d’énergie ou de moral. Le plaisir de cette course fut immense. D’abord et surtout parce que le parcours était superbe. D’autre part, l’ambiance du trail ne ressemble à rien à ce que je connaissais auparavant. C’est un peu comme si le temps s’arrête soudain. L’esprit appuie sur le bouton off et seuls les paysages défilent. La gentillesse des participants, des bénévoles et des spectateurs vient couronner le tout. Comme dans un film, tu cours et le temps passe...


Durant l’année 2010, je participerai à la Petite Patrouille des Glaciers. Nous formerons une équipe purement féminine. Je pense aussi refaire le TVSB et d’autres petites courses en montagne. Je ne suis pas encore décidée à partir pour la CCC.

Sans bénévoles, pas de trails...

Comme au théâtre, la scène n’est rien si les coulisses et la salle n’existent pas.

Après avoir encouragé mon mari, mes amis à l’UTMB (CCC), il m’a semblé tout naturel de « quitter la salle de spectacle pour regagner les coulisses ».
Bénévole à l’UTMB, je me suis sentie proche de la souffrance physique de certains coureurs. J’imaginais tout le parcours qu’ils avaient à faire encore, alors que leurs limites semblaient déjà atteintes. J’espérais, avec eux, qu’ils parviendraient au bout de ce trail gigantesque mais je savais, comme eux, que rien n’était joué. La Fouly, point médian entre le départ et l’arrivée, lieu d’importance psychologique...Poursuivre ou abandonner ???? Ces questions je les ai lues sur de nombreux visages. Certains nous demandaient même ce que nous ferions si....

A aucun moment, je n’ai considéré les participants comme des fous. J’ai éprouvé beaucoup de respect pour leur courage, leur volonté et pour l’aventure qu’ils avaient décidée d’entreprendre.