jeudi 12 mai 2011

Trail du Salève


Sur les crêtes du Salève, par Patricia



Ce dimanche 8 mai a eu lieu mon premier trail de la saison, au Salève, la plus belle montagne des Genevois ! Un début de saison, apparemment en douceur, pour cette course qui affiche 38 kilomètres et un dénivelé d’environ 1900m. J’en ai encore peu dans les baskets. Un réveil très matinal et c’est parti pour Beaumont (France). En arrivant par la route, le Salève se dessine et j’aperçois au loin une antenne sur le sommet, lieu de notre passage. La dernière montée se profile également, me faisant redouter d’avance cette étape !



8h30, après le premier départ, nous sommes environ 200 coureurs à nous élancer à l’assaut du Salève. Le rythme est d’emblée rapide. Je laisse partir les fusées et reste dans un petit groupe. Deux mots avec Christiane Lacombe et je la regarde courir devant moi. J’arrive encore à garder un bon pas de course. Néanmoins, la pente aura raison de mes jambes et je reprends une marche régulière ! Chacun son style, les marcheurs rapides d’un côté et les coureurs de l’autre ! Tous pour le même sommet ! Au bout d’une heure, premiers maux de ventre… ZUT, je suis partie trop vite. Je me suis fait encore avoir !! Heureusement que je sais aussi que ça passera d’ici quinze minutes, ce qui fût le cas !!



Quelques kilomètres plus loin, le sentier forestier passe par la ferme de la Thuile et s’élargit pour déboucher sur le Petit Piton et sa Tour Bastian, à 1375 m, point culminant de l’épreuve. En longeant la crête, mon regard se tourne sur les versants français et suisse. J’en profite pour graver ces belles images en mémoire ! Le chemin est assez roulant et a des tronçons goudronnés. Aïe, chaque fois que je goûte au bitume, je sais pourquoi j’aime les sentiers. L’un ou l’autre coureur me double. J’en profite pour observer et imiter leurs foulées. Mes pas se font alors plus rasants et me permettent de légèrement accélérer. Sur les faux-plats montants et les petites descentes qui suivent, c’est un jeu de chassé-croisé qui s’instaure entre « coureurs » et « descendeurs ». « Rattrapée » d’abord, j’utilise les descentes pour doubler à mon tour. Retrouvailles ponctuées à chaque fois de mots d’encouragement ou de sourires !



La Croisette au 15e kilomètre. La descente est courte mais me permet de relâcher les jambes. Nous basculons alors côté sud du Salève jusqu’à un hameau bien nommée « La Joie ». La chaleur devient écrasante et ai l’impression d’être scotchée à la route. J’essaye de boire régulièrement et estime ce qu’il me reste dans le camelback avant l’unique ravitaillement. Il me tarde de retrouver la douceur de la forêt. Quelques centaines de mètres plus loin, j’entame la montée vers Grange Passet. Enfin le ravitaillement indiquant aussi la moitié du parcours. Je rêvais de coca et d’eau fraîche depuis un bon moment ! Trois minutes me suffisent et c’est reparti pour une impressionnante montée et deux grosses descentes. Sur les Crêts, malgré l’effort, je commence à avoir quelques frissons. J’avale un petit morceau et fais quelques pas lents avant la descente.



Le chemin d’Orjebet plonge littéralement dans la vallée. Un chemin technique, avec des virages serrés et des marches, qui passe par une grotte!! Magnifique ! Je m’accroche à la chaine avec les mains et bondit d’une pierre à l’autre, sous quelques yeux effarés de randonneurs surpris ! Au fond de la descente, les jambes répondent bien et ai l’impression de « voler » sur le sentier. Je cours seule depuis un petit moment et apprécie cet instant paisible et silencieux.



Le chemin de la Grande Gorge me mène au pied de l’ultime et respectueuse montée, la grosse difficulté de cette course. Petit coup de barre… Je ralentis le rythme. Le chemin devient de plus en plus raide et les lacets se rapprochent. Je devance quelques coureurs. Paradoxalement, la difficulté du terrain augmente mais je me sens mieux. Je m’aide de mes mains pour attraper une pierre ou une racine. Derrière moi, quelques soupirs échappent aux coureurs tandis que des cris de joie se mêlant aux sonnailles fusent dans la bouche d’autres. Au sommet, j’ai la joie de retrouver Martine et ses encouragements ! Juste le temps de quelques pas, je « m’évade » de la course et m’offre un moment de contemplation. Instants volés sans regret!!



Une dernière descente suit, durant laquelle je souris aux encouragements et peste contre les touristes et les chiens. Plus que quelques mètres. Un spectateur m’indique 400 m alors que plus loin, un autre me crie « plus que 500 m !! » J’aurai mieux fait de me boucher les oreilles !! Un petit sprint et je franchis avec joie la ligne d’arrivée, en 4h52. Je termine 6e chez les dames et 3e chez les seniors.



Un grand bravo à Candide et à Jules-Henri pour leur superbe course. Bravo aux participants ! Un grand merci à Martine pour ses encouragements, aux Lafoulytrailers et à toutes les personnes qui m’ont soutenue !