jeudi 1 octobre 2009

TAR 2009 : une jolie course par Candide !

Vallorcine, 4h du matin : au réveil, une très fine bruine tombe, la journée ne commence pas comme prévu... Toute la semaine précédente, le temps a été magnifique, et là, ce dimanche, le brouillard règne en altitude.

Après un petit déjeuner bien copieux, nous nous rendons sur la ligne de départ pour le deuxième objectif majeur de ma saison 2009 : pleins de trailers sont déjà présents, il faut se dépêcher pour entrer dans le SAS de départ! Après une minute de silence pour une traileuse malheureusement disparue, le départ est donné.

Les meilleurs mènent immédiatement un train d'enfer, je ne peux les suivre, mais je peux suivre mon frère, Jules-Henri! Celui-ci n'est pas au mieux durant ces premiers kilomètres. Pour la première fois depuis l'UTMB 2008, nous cheminons ensemble, ce qui est bien sympathique! Les premiers kilomètres sont toujours un peu dangereux, des traileurs peu expérimentés nous dépassent, nous qui sommes encore un peu endormis... De plus, le chemin est glissant à cause de la fine pluie, et les nombreuses racines nous incitent à être prudent.

Km 7 : nous repassons par Vallorcine, je suis toujours en compagnie de Jules, mais celui-ci me lâche définitivement le temps d'une courte mais sèche montée. Les sensations sont correctes, je me réjouis que le jour se lève... Nous remontons maintenant la vallée de la Bérard sur un sentier toujours plein de cailloux, qui en plus est en faux plat montant. Les relances sont possibles, mais les efforts consentis m'incitent à lever un peu le pied pour l'ascension du col de Salenton. Le jour commence à se lever, il a neigé sur les sommets environnants, la pluie redouble d'intensité, j'hésite à mettre mon coupe-vent, mais je reste en pull manche longue. Heureusement, car 5 minutes plus tard, la pluie s'arrête enfin! Un petit coca au refuge de la Pierre à Bérard (14 km) où je pointe en 56 position, et c'est reparti pour une ascension terrible (600 D+ en 2 km), le col de Salenton.

Le chemin est très mal entretenu, les pierres sont omniprésentes... Mon rythme diminue, mais je m'accroche, je bois, je mange, mais je n'arrive pas à dépasser les traileurs devant moi. Vers la fin du col, nous sommes forcés de grimper sur des dalles mouillées très glissantes.

Ce trail est vraiment technique! Après 2 h25, je bascule enfin dans la vallée de la Diosaz. J'effectue une bonne première partie de descente dans un pierrier, et je peux m'accrocher à un petit groupe de traileurs. La descente est ludique, jusqu'à la très pénible remontée en faux plat montant sur le ravito de Moede-Anterne. Tous les traileurs que j'ai dépassés me redépassent sur cette partie assez monotone. Le ravito approche, un peu trop lentement à mon goût. Une petite soupe dans le gobelet personnel, un coca, des tucs et ça repart direction le pont d'Arlevé. Cette descente est très glissante, nous l'avions déjà empruntée en 2008 lors du même trail. Cette année, les portions boueuses sont moins présentes, sûrment à cause du temps sec des dernières semaines.

Et hop, à nouveau la montée! Vers le Brévent cette fois. J'ai l'impression de ne pas avoir de jus, je me bats toujours, ce chemin n'est pas assez raide, je ne sais pas si je dois courir ou marcher, alors je fais un peu des deux. Les sensations me paraissaient meilleures l'an dernier! Je reviens sur quelques coureurs, notamment sur un en particulier, dont je reconnais la démarche. Est-ce que je rêve, mais non, je vais dépasser Vincent DELEBARRE!!! Je me pose plein de questions, que fait-il là, il a l'air bien pourtant? Il se pousse de côté et me laisse passer. Je me force de maintenir mon rhytme, afin de ne pas me refaire dépasser par lui. La fin de la montée est plus raide, et j'ai toujours l'impression de ne pas avancer à ma vitesse habituelle. Après un passage dans des gros blocs et une escalade d'échelles, j'atteins le Brévent après 5 heures de courses : le Mont-Blanc est caché par les nuages, mais le soleil nous réchauffe. Encore 20 kilomètres!
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Le début de la descente se passe bien, la prudence est de mise. Malheureusement, un nouveau faux plat montant doit nous amener à l'Aiguillette des Houches. Je relance autant que je peux, et sous les encouragements de spectateurs, je commence une descente vertigineuse qui va nous faire perdre 1500 m- en très peu de distance. Dans cette descente, j'ai des supers sensations, tout roule, je lâche tout, je dépasse et dépasse les traileurs! Les couleurs d'automne sur cette arête sont magnifiques! Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup, tout s'est mis en place. J'arrive à Servoz en 42 position, je me ravitaille vite fait et j'attaque les derniers kilomètres où je rattrape Charles Pralong du Val Ferret. Nous décidons de finir ensemble, et après une dernière montée raide, nous tourons autour du lac où est placée l'arrivée : nous sommes 38° en 7h41!

Après course, la bonne tartiflette nous remet sur pied, et nous attendons le podium de Jules pour repartir dans notre cher Valais!
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Bilan : une bonne cours au niveau temps et classement, mais j'ai le sentiment qu'avec plus de jus dans les 2 premières montées, j'aurais pu faire encore mieux! Ma saison de course est terminée, je les ai toutes finies dans les 100 premiers, et j'ai atteins mes objectifs dans chacune d'elle sans avoir le sentiment d'être à 100%...